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Envisager un bilan de compétences

Un bilan de compétences, pour quoi faire ?

Avez-vous déjà eu envie ou besoin de changer de métier, de domaine d’activité ? Vous êtes-vous demandé sur quelles compétences vous alliez pouvoir vous appuyer pour envisager ce changement ? Il peut être intéressant (voire indispensable) d’entreprendre un bilan de compétences à Genève si vous souhaitez notamment :

– faire le point sur votre parcours professionnel et personnel,

– revenir sur le marché du travail après une interruption, quelle qu’en soit la cause,

– réfléchir à une reconversion,

– changer de poste ou de métier, que ce soit à l’interne ou à l’externe,

– changer de secteur, en conservant ou non le même métier,

– … (vous pouvez aussi décider de faire un bilan pour une autre raison).

La décision de s’engager dans un bilan est souvent le fruit d’une initiative individuelle, même s’il arrive qu’un bilan soit proposé soit par l’employeur, soit dans le cadre d’une mesure du chômage ou bien de l’AI (assurance invalidité).

Quels sont les effets attendus d’un bilan ?

Le bilan de compétences peut vous aider à :

  • retrouver confiance en vous et en vos capacités,
  • valoriser vos expériences dans les différents domaines de votre vie,
  • porter un nouveau regard sur votre parcours,
  • (re)définir une identité professionnelle,
  • vous investir autrement dans votre emploi actuel,
  • choisir une formation (dans le cadre de votre fonction actuelle ou en vue d’un nouveau métier),
  • vous engager dans une nouvelle activité extra-professionnelle (loisirs, engagement citoyen…),
  • chercher un autre emploi ou développer une activité professionnelle complémentaire.

Qu’appelle-t-on bilan de compétences ?

Contrairement à la France, où le droit au bilan est inscrit dans la loi, il n’existe a priori pas de définition officielle en Suisse. Pour préciser de quoi nous parlons, celle inscrite dans le Code du travail français nous paraît pertinente : « Le bilan de compétences permet d’analyser ses compétences professionnelles et personnelles, ses aptitudes et ses motivations en appui d’un projet d’évolution professionnelle et, le cas échéant, de formation [1]. »

Comme nous le verrons plus loin, c’est une démarche qui s’inscrit dans le temps. Cependant le terme de bilan peut recouvrir des réalités très différentes [2]. C’est pourquoi, lorsqu’on envisage d’en faire un, il est essentiel de poser des questions sur sa durée, le nombre de séances (individuelles et/ou collectives), et la méthode employée.

Ajoutons aussi qu’au-delà de l’aspect purement technique, la qualité de la relation établie avec la personne qui va vous accompagner dans la démarche est essentielle. Ce critère peut vous aider à prendre votre décision.

Un exemple de bilan : le bilan-portfolio de compétences selon la méthode effe

Afin que vous puissiez vous faire une meilleure idée de ce en quoi consiste un bilan de compétences, nous avons décidé de vous présenter le bilan de compétence à Genève que nous proposons actuellement à F-information [3].

La méthode sur laquelle nous nous appuyons a été développée et formalisée à Bienne par l’organisme de formation effe [4] dans les années 1990. Née dans l’esprit militant des mouvements féministes et s’appuyant sur une combinaison de pratiques, elle s’est nourrie de plusieurs approches, notamment celle des histoires de vie[5] et des portfolios de compétences tels que développés au Québec par Ginette Robin et Marthe Sans regret [6].

Le déroulé d’un bilan : trois phases et six étapes

En principe, tout bilan tel que défini plus haut se compose de trois phases. La première phase dite préliminaire a notamment pour objet de s’assurer que la démarche correspond bien à vos attentes et à vos besoins. Elle prend la forme d’un entretien individuel avec une conseillère. Appelée phase d’investigation, la deuxième comporte plusieurs étapes, avec une méthodologie qui peut varier en fonction de l’approche proposée. Enfin, une phase de conclusion reprend les principaux éléments du bilan. Dans le bilan-portfolio de compétences, c’est la synthèse des ressources (également appelée profil de compétences) qui permet de commencer à se projeter dans l’avenir.

Plus spécifiquement, le bilan-portfolio selon la méthode effe se déroule sur trois mois en moyenne, selon six grandes étapes. Pour tirer un véritable bénéfice du bilan, un travail individuel est nécessaire entre chaque séance.

Nous nous plaçons ici dans la perspective d’une session collective ; les étapes sont les mêmes en individuel, avec des adaptations.

  • Introduction et engagement : c’est le démarrage du bilan, à l’occasion duquel le groupe fait connaissance, se donne des règles de fonctionnement, échange sur ses attentes et ses craintes, et prend connaissance du support et du travail à effectuer.
  • Trajectoire et inventaire des expériences de vie : cette étape cruciale va permettre de commencer à se remémorer et à revisiter son parcours. C’est aussi à partir de ce moment que l’on va recueillir les traces et les preuves de l’expérience pour constituer son portfolio tout au long du bilan.
  • Expériences sous la loupe et identification des ressources/compétences : grâce à la méthode de l’explicitation, on entre dans le détail de différentes expériences tirées de tous les domaines de la vie, ce qui permet de faire émerger ses compétences et d’en prendre conscience ; les nommer, c’est les faire exister.
  • Evaluation et classification des ressources : une fois les ressources identifiées, on évalue son niveau de maîtrise avant de les regrouper par grandes catégories.
  • Synthèse des ressources/Profil de compétences : on reprend de la hauteur en tirant le fil rouge de son parcours et on présente ses compétences sous une forme symbolique.
  • Ebauche de deux projets réalistes et réalisables présentés en séance.                

Bilan individuel ou en groupe ?

Les deux approches ont leurs avantages et répondent à des attentes différentes.

A l’occasion d’un bilan en groupe, en plus de l’accompagnement de l’animatrice, on bénéficie des retours et du soutien des autres participantes ainsi que de l’élan donné par les échanges et les partages à chaque étape. C’est souvent très stimulant et peut motiver à faire le travail d’une séance sur l’autre. Cela permet aussi de se sentir moins seule : même si chaque histoire est singulière, on constate qu’on a parfois vécu certaines expériences d’une manière similaire. En revanche, on ne peut pas choisir le rythme du bilan car les dates sont fixées à l’avance. Un bilan individuel est plus indiqué si l’on souhaite davantage de flexibilité dans son organisation et si on se sent plus à l’aise dans les échanges en face à face.

Les deux types de bilans de compétences sont proposés à F-information. Nous sommes disponibles pour vous accompagner en bilan individuel à tout moment de l’année. Quant aux bilans en groupe, nous en proposons en général un ou deux par an. Nous vous invitons à venir nous rencontrer en consultation d’orientation professionnelle pour envisager la pertinence d’une telle démarche. En fonction de vos ressources, de votre disponibilité et de votre niveau de français, nous pourrons vous orienter vers des prestations adaptées à votre situation.

En résumé, entreprendre un bilan de compétences consiste à revenir sur ses expériences pour en extraire les ressources mobilisées, ceci afin de pouvoir se projeter dans l’avenir en sachant précisément sur quelles forces s’appuyer. Car dans un bilan, on se focalise non pas sur les manques, mais sur les acquis de l’expérience. Et c’est ce type d’approche valorisante qui nous tient à coeur à F-information parce qu’elle permet à des femmes de tous horizons de déployer leur capacité d’agir.

 

Notes

[1] https://travail-emploi.gouv.fr/formation-professionnelle/droit-a-la-formation-et-orientation-professionnelle/bilan-competences

[2] Attention, on trouve parfois sous ce terme des formules très courtes qui consistent en une batterie de tests ou bien en une évaluation de compétences limitées à un domaine spécifique. Des ateliers d’identification de ses compétences peuvent aussi s’inscrire dans le cadre d’autres programmes (outplacement, par exemple). Ces prestations ont leur intérêt mais ne relèvent pas selon nous d’un véritable processus de bilan.

[3] Si vous voulez aller plus loin, nous vous recommandons de lire Bilan-portfolio de compétences, Histoire d’une pratique, effe, éditions d’en bas, 2007, Lausanne, disponible à la bibliothèque Filigrane.

[4] https://effe.ch/

[5] Les personnes intéressées par ce sujet pourront notamment lire les ouvrages écrits par Gaston Pineau, Pierre Dominicé ou Vincent de Gaulejac.

[6] Nous renvoyons à leurs ouvrages respectifs qui traitent de la reconnaissance des acquis de l’expérience.