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Comment bien choisir sa formation?

 

Comment bien choisir sa formation?

Dans le cadre d’un projet professionnel, le choix d’une formation est essentiel et implique un engagement à plusieurs niveaux: financier, bien sûr, mais aussi en termes de temps car une formation, en plus des heures de cours, peut demander un important travail personnel qu’il faut prendre en compte si on ne veut pas se décourager ou s’épuiser en cours de route.

C’est pourquoi il est indispensable de bien réfléchir à son projet – de son côté ou en se faisant accompagner – et de se renseigner sur la valeur d’une formation avant de se lancer. Certains organismes ne sont pas toujours sérieux et donnent parfois de faux espoirs.

Voici quelques questions à se poser quand on envisage de faire une formation, pour s’assurer de sa pertinence pour soi et de sa qualité.

Est-ce bien la formation qu’il me faut?

A certaines périodes de sa vie, on peut éprouver un sentiment de lassitude ou de frustration qui nous pousse à changer de voie, ce qui implique souvent d’entreprendre une formation. Or il est très important de prendre le temps de la réflexion avant de s’engager. Cette réflexion doit se mener à travers un travail sur ses compétences (par exemple, dans le cadre d’un bilan de compétences à Genève et sur son projet professionnel. Il est fortement recommandé de valider son projet à travers des entretiens d’information avec des gens de la profession (en les questionnant sur la validité de la formation envisagée, le métier lui-même et le marché de l’emploi), et si possible d’effectuer un stage dans le domaine pour vérifier que la réalité du métier correspond bien à l’idée que l’on s’en fait.

Est-ce le bon moment pour moi de suivre une formation?

Il convient de se demander si on a les moyens d’aller au bout de la formation. Certains cursus se déroulent parfois sur plusieurs années (deux ans pour une attestation de formation professionnelle (AFP), trois ans pour un certificat fédéral de capacité (CFC), voire davantage dans une haute école ou à l’université, surtout si on étale la formation pour la suivre à temps partiel). Même si certains frais sont parfois pris en charge au niveau cantonal par exemple, il reste le coût de la vie (voir plus bas la question du financement. On doit aussi se poser la question de sa disponibilité, non seulement pour suivre les cours de façon assidue, mais aussi pour fournir le travail personnel nécessaire. Si on a des enfants à charge, on s’assurera que l’organisation familiale permet de faire la formation dans de bonnes conditions; il est souhaitable d’en parler ouvertement avec ses proches pour avoir leur soutien. 

Le choix du lieu de formation

Pendant la validation de son projet, on va se renseigner sur le ou les lieux qui dispensent la formation qui nous intéresse. Est-elle connue et valorisée par les employeurs, reconnue au niveau fédéral (ou au moins cantonal)? La plupart des formations reconnues sont généralement – mais pas toujours – subventionnées.

C’est pourquoi, avant de s’adresser à un organisme privé, on a intérêt à vérifier qu’il n’existe pas une formation publique correspondante.

On pensera aussi à s’informer sur les prérequis (niveau de langue, diplôme, stages demandés): pour cela, il est conseillé de contacter la personne responsable de la formation et/ou de se rendre à une séance d’information sur les conditions et les procédures d’admission. La participation à cette séance d’information peut d’ailleurs être obligatoire dans certains cas. On trouve en principe ces différentes informations sur le site internet de l’école ou de l’organisme.

Il est indispensable de vérifier les débouchés professionnels et de se méfier des fausses promesses de certains organismes qui garantissent un emploi à l’issue de leur formation (d’autant plus si on vous explique que vous trouverez facilement un poste, même en l’absence de permis de travail).

Les modalités d’enseignement

Lorsqu’on a déjà une vie bien remplie, on peut avoir envie de se former à distance, afin de gagner du temps et d’économiser de l’argent. Depuis la pandémie de Covid, l’offre s’est d’ailleurs beaucoup développée, ce qui permet de suivre des formations dispensées un peu partout dans le monde.

Ce choix peut être tout à fait valide, cependant il est impératif de se poser les questions suivantes:

  •  la formation est-elle reconnue en Suisse par les instances publiques et les employeurs?
  •  comment les cours sont-ils organisés? Sont-ils dispensés en direct, avec des interactions possibles avec le corps enseignant et entre élèves, ou bien ont-ils été enregistrés à l’avance, si bien qu’on peut y accéder à tout moment mais qu’on n’a pas forcément la possibilité de poser des questions ni d’échanger?

La formation à distance peut ainsi paraître plus facile d’accès, mais elle exige une grande discipline personnelle. En l’absence de contacts humains, elle n’est pas toujours très stimulante; faute de motivation suffisante, on risque d’abandonner plus facilement.

Or une formation ne se limite pas à une simple transmission de contenu. Les rencontres et les échanges avec les personnes chargées de la formation et les autres participant·es contribuent à la richesse de la formation et en font intégralement partie. Cela favorise les apprentissages et permet de se constituer un réseau professionnel ou de l’agrandir (voire, à moyen terme, de se créer des opportunités professionnelles). Les relations humaines favorisent aussi la confiance en soi.

Entre ces deux types de formation, rappelons enfin qu’il existe une grande variété de formations hybrides (avec des séances et des ressources en ligne et certains cours sur place, par exemple).

Les coûts et le financement de la formation

Plusieurs cas de figure existent: si la formation se déroule dans une école professionnelle, une haute école ou toute autre institution cantonale, les subventions de l’État font que les frais à la charge des personnes en formation sont réduits.

En revanche, dans un organisme privé (et de manière générale dans le domaine de la formation continue), les frais peuvent être assez élevés en fonction du type de formation et de sa durée.

Dans toutes les situations, il est conseillé comme nous l’avons déjà dit de prendre le temps de choisir sa formation (voir plus bas «Où se renseigner pour commencer»), de demander différents devis ainsi que des explications détaillées sur les modalités de la formation, et éventuellement de contacter des personnes qui l’ont suivie pour les interroger sur le contenu lui-même, les modalités et les débouchés.

Soulignons que ce n’est pas parce qu’un organisme de formation est agréé par le Chèque annuel de formation (CAF) que ses formations sont obligatoirement de qualité ou reconnues par la profession visée.

Une fois les frais de formation connus, on va également prendre en compte le coût de la vie pendant le temps de la formation. Il est important d’établir un budget[1] et surtout de ne pas présumer de sa capacité financière – par exemple, il n’est pas réaliste de croire que l’on va trouver facilement un emploi pour se financer. Il est recommandé de ne jamais s’engager contractuellement dans une formation tant qu’on ne sait pas comment on va pouvoir la financer intégralement, sous peine de se retrouver en difficulté. Et attention à ne pas s’endetter.

Si on n’a pas les moyens de la financer soi-même, on peut s’adresser à la Cité des Métiers et plus particulièrement au Service des Bourses et Prêts d’Études (SBPE) pour savoir si on a droit à une bourse ou à un prêt de la part du canton.

Si on ne rentre pas dans les critères du SBPE, on peut se tourner vers certaines fondations privées, sachant que celles-ci ont des critères et exigent souvent le soutien d’une institution (l’école ou l’organisme de formation, un service social, etc.).

Insistons sur le fait que plus la qualité d’une formation est reconnue et plus le projet a été travaillé (entretiens d’information, validation par un stage, prise en compte des contraintes professionnelles et/ou personnelles, etc.), plus grandes sont les chances d’obtenir une aide financière.

Où se renseigner pour commencer

  •  A la Cité des métiers
  •  Sur le site de l’orientation en Suisse
  •  Directement auprès des écoles et des organismes pour connaître les prérequis et la date de leur prochaine réunion d’information.
  •  Et bien sûr, à F-information: si vous vous posez des questions concernant votre orientation professionnelle, nous vous invitons à prendre rendez-vous avec une de nos conseillères. Elles pourront vous renseigner, vous aider à clarifier votre projet et à vous assurer que vous avez bien pris en compte les différents éléments mentionnés dans cet article.

Notes

[1] Voici un lien très utile qui vous éclairera sur les coûts et le financement d’une formation «Financer sa formation» https://www.orientation.ch/dyn/show/7770